16 à 21% des tumeurs cutanées du chien sont des mastocytomes, ce qui fait du mastocytome un processus néoplasique cutané très fréquent.
Cette tumeur se rencontre fréquemment chez le chien et plus rarement chez le chat, le cheval et le furet.
La présentation clinique
Le mastocytome cutané peut revêtir différentes formes ce qui rend son diagnostic à l’œil nu impossible. Il peut en effet se présenter soit comme:
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une petite masse bien différenciée d’évolution lente
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un nodule « en bouton » de quelques mm à quelques cm, ulcéré ou non
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une masse sous-cutanée de taille variable pouvant atteindre plusieurs cm (de même consistance qu’une masse de graisse)
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un simple gonflement
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plusieurs nodules de même nature, disséminés sur le corps (forme multicentrique)
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un empatement de la région du fourreau et du scrotum
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une tumeur agressive d’emblée qui métastase aux ganglions de drainage, au foie, à la rate ou à la moelle osseuse.
Les Boxers, Retrievers et Shar Peï seraient prédisposés.
En cas de mastocytome malin, le tableau clinique peut également inclure des symptômes généraux, comme une perte d’appétit, des vomissements, de la diarrhée ou des troubles de l’hémostase (hématomes cutanés, anémie…), des ulcérations gastriques et/ou duodénales.
Le diagnostic
L’identification exacte de la nature d’un nodule est la seule méthode permettant la gestion efficace de celui-ci. Elle repose principalement sur l’examen cytologique de la ponction à l’aiguille fine d’une lésion suspecte. Pour être simple, toutes les masses cutanées doivent être ponctionnées avec une aiguille fine et examinées au microscope, avant d’envisager leur biopsie ou une chirurgie d’exérèse.
Le traitement et le pronostic
L’évolution clinique et le pronostic du mastocytome dépendra de son grade histologique établi après exérèse chirurgicale et analyse anatomopathologique. Les grades I et II avec indice de prolifération faible (Ki67<10%) bénéficieront d’un traitement local (chirurgie, radiothérapie…). Les grades II à haut indice de prolifération et les grades III nécessiteront un traitement adjuvant à la chirurgie.
Le stade du mastocytome se définit par son bilan d’extension : atteinte des nœuds lymphatiques de drainage (ganglions), échographie et ponction de la rate… Le mastocytome étant une tumeur maligne, les métastases sont à rechercher.
Le traitement du mastocytome est avant tout chirurgical. La chirurgie nécessite des marges de sécurités importantes lors de l’excision (essayer de s’écarter de 3cm de la masse lors de la chirurgie.
La chimiothérapie est utile lors de grade II et III à fort indice de prolifération. Des molécules comme la Vinblastine ou la Lomustine en association avec des glucocorticoïdes ont été longtemps recommandées mais, depuis peu une nouvelle classe de médicaments a été mise sur le marché. Ces molécules sont actives sur un récepteur des mastocytes (cKit) qui sert à la prolifération de la tumeur. Deux molécules sont actuellement en vente: le Masitinib et le Toceramid. Elles peuvent être utilisées en première ligne lorsque la tumeur est non résécable, mais également lors de récidives ou de métastases.
Le traitement des mastocytomes évolue donc de manière significative au grand bénéfice de nos compagnons et de leur maître.