L’épilepsie essentielle touche 0,5 à 2% des chiens. Les races canines : beagle, golden retriever, berger belge tervueren, border collie, shetland sont prédisposées. Lors d’épilepsie essentielle, l’affection se caractérise le plus souvent par des crises convulsives en l’absence de lésion cérébrale visible. L’âge d’apparition est en général compris entre 6 mois et 5 ans. Les crises d'épilepsie du chien peuvent dans de rares cas être partielles (tremblements d’un seul membre, comportement anormal comme pour chasser des mouches imaginaires…) mais le plus souvent elles sont complètes (« crises grand mal »). Dans ce cas, on peut observer une perte de conscience, des claquements des mâchoires, de la salivation, un chien couché avec les membres raides ou « qui pédalent ». Des mictions (pertes d’urines) ou des défécations incontrôlées peuvent se produire pendant la crise. Les crises, fort impressionnantes pour le propriétaire, ne durent le plus souvent que quelques minutes et sont suivies d’une phase, appelée « post-ictale », durant moins de 24 heures, où le chien est désorienté et confus.
Diagnostic d’épilepsie essentielle canine
Le diagnostic d’épilepsie essentielle repose sur l’exclusion de toutes les autres causes de crises convulsives :
- Intoxications
- Affections métaboliques comme l’hypoglycémie
- Insuffisance hépatique
- Troubles électrolytiques, l’hypocalcémie
- Malformations congénitales
- Tumeurs
- Toxoplasmose
- Maladie de carré
- Rage
- Hémorragies et accidents vasculaires cérébraux
- ...
Ce diagnostic nécessite donc la mise en œuvre d’un examen clinique et neurologique détaillé ainsi que la réalisation d’examens complémentaires (prise de sang, ponction de LCR, scanner ou IRM du cerveau…)
Traitement :
Lorsque le diagnostic d’épilepsie essentielle est confirmé, un traitement sera instauré afin de diminuer la fréquence des crises et si possible éviter celles-ci. Pour la bonne réussite du traitement, la collaboration avec le propriétaire est très importante car il faut de la rigueur dans l’administration des médicaments, des contrôles réguliers de l’état de santé et pour certains médicaments des contrôles sanguins (gardénalémie, bromurémie, contrôle de la fonction hépatique…). L'alimentation peut avoir un rôle dans la gestion médicale de l'épilepsie. Les Triglycérides à Chaîne Moyenne (TCM), favorisaient les fonctions cérébrale et cognitive chez le chien. Les Acides gras EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (acide docosahexanéoïque) favorisent la structure et la fonction cérébrale. Les vitamines C, E et sélénium sont des antioxydant permettant de réduire stress oxydatif.... L'aliment Neurocare Purina a été étudié pour aider les chiens épileptiques.
Les chiens épileptiques seront sous traitement à vie avec des posologies de médicaments modifiées par le vétérinaire en tenant compte de la réponse clinique et des effets secondaires possibles. Chez les chiens épileptiques non traités, la fréquence et l’intensité des crises va augmenter avec le temps et le chien risque de mourir lors d’une forte crise.
Depuis peu, une nouvelle molécule prometteuse est disponible en Belgique (Imépitoïne). Elle devrait encore améliorer la prise en charge des chiens épileptiques tout en diminuant significativement les effets secondaires associés aux traitements. Un journal des crises permet de noter la fréquence et l'intensité de celles-ci afin de mieux informer votre vétérinaire et si nécessaire d'adapter le traitement.
Détails pratique si votre chien déclenche un jour une crise épileptiforme
- Rester calme et proche de votre chien pour éviter qu’il ne se blesse (chute dans les escaliers…)
- Ne pas mettre ses doigts dans la gueule du chien, il ne risque pas d’avaler sa langue !
- Laisser le chien dans l’obscurité et au calme
- Prévenir votre vétérinaire pour réaliser les examens nécessaires
© Drs Chantal Huberts et Martine Heyneman